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18.1.11

A PROPOS DE "GANADERIAS"

Les fincas qui se consacrent à l'élevage du bétail bravo se situent indiféremment sur des terres relativement arides ou proches de marais, mais disposent toujours, ou presque , d'immenses espaces de pâture. On les appelle dehesas .
Les ganaderias sont différentes, les méthodes d’élevages varient ,mais partout on retrouve des bâtiments d'exploitation similaires que sont les couloirs d’embarquement, les corrales, les arènes de tienta, les écuries.


chez Concha y Sierra

Les terres destinées au bétail, en fait de plus en plus réduites, sauf peut-être en Andalousie, sont séparées en plusieurs espaces clos qui permettent de séparer le bétail en fonction du sexe, de l'âge ou en en lots. Ces enclos sont délimités , selon les régions, par des murs bas en pierre, des barrières, barbelés ou de simples barrières d'épineux. Les animaux y paissent, en semi-liberté, sur des zones distinctes selon qu'ils sont sementales, c'est à dire reproducteurs, vaches constituant la vacada, ou becerros (recentales, chatos, añojos, erales, utreros ) jeunes veaux d'age divers, séparés ou non de leur mère, novillos et toros ( 4 et 5 ans ) qui constituent la torada. Il faut avoir à l'esprit que pour obtenir une quarantaine de toros de corrida, il faut élever un bétail de plus de cinq cent têtes.

Les cabestros ou boeufs, castrés et domestiqués, accompagnent le bétail bravo et aident le personnel lors des déplacements du bétail.

Les toros en age d'être lidiés sont isolés, souvent par lots, et reçoivent une alimentation complémentaire à base d'aliment, l'herbe, fraîche ou séchée, paille ou foin.. et vitamines.
Le manque de pâturages, le manque d'eau, l'usage d'aliments, la nourriture en mangeoires, entrainent cependant un risque de "sédentarisation" du toro . Aussi les ganaderos usent de pratiques destinées à faire marcher ou courrir les toros, jusqu'à la mise en place d'un "taurodromme".


La ganaderia est organisée autour du mayoral, sorte de régisseur ou contremaître et surtout conocedor ( nom qui lui est donné en Andalousie ). Sous ses ordres sont les vachers, les vaqueros, et les bergers, les pastores et les zagales, qui s'occupent des chevaux
Les vachers travaillent à cheval et utilisent la garrocha, pique de trois mètres, pour diriger les bêtes.

Un registre généalogique est utilisé, dans lequel sont notés la date de naissance de chaque toro, le nom de ses géniteurs, son nom, sa robe, sa date de marquage et son numéro, sa date de tienta, et enfin son comportement sans l'arène.

L' herradero est l'opération par laquelle les bêtes âgées d'un an sont marquées sur les flancs, du fer de l'éleveur, numérotées sur la cuisse, du dernier chiffre de l'année de naissance, sur les cotes du numéro d'identification, et la marque de l'association a laquelle est affiliée la ganaderia ( U, A E ou L ). Le fer et la señal , entaille des oreilles, individualisent chaque élevage ( avec la devise ) et chaque animal de l'élevage.


tienta chez Albaserrada - Luis de Pauloba

La tienta , ou tentadero, constitue l'épreuve la plus importante par laquelle est testée, dans les arènes de la finca, la plazita, la résistance et la bravoure du bétail. Il s'agit de confronter les vaches qui transmettront leur caractère à leur descendance, à l'épreuve de la pique ,en notant leurs réactions et leur comportement , pour sélectionner les meilleures génitrices et éliminer celles jugées inaptes. Les toros ne sont pas soumis à cette épreuve dès lors qu'ils ne doivent pas être torées jusqu'à leur seul combat dans l'arène. Pourtant, en Andalousie se pratique la tienta des mâles, par l'epreuve de l'acoso y derribo en plein champ, consistant à poursuivre le toro à cheval et à le renverser avec la garrocha (lance) afin de tester son comportement

Dans la ganaderia, lorsqu’il n’est pas isolé, le taureau ne charge pas. Cela tient au fait qu’il occupe un endroit privilégié, un lieu qu’il a choisi, un terrain d’élection, dit querencia, notion autour de laquelle tourne la technique tauromachique. Paisible et pacifique, il demeure alors indifférent si on le provoque, ou fuit la provocation, et il faut un véritable concours de circonstances pour qu’il se décide à attaquer. Contrairement à l’idée reçue, le rouge lui est indifférent, mais il est sensible au mouvement. Par contre, le taureau isolé qui se sent menacé, charge ce qui bouge, et il fonce invariablement dans la direction du déplacement de façon à le saisir en route.


placita et paysage du campo charro de Salamanque

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